Depuis le refuge de l’étang Fourcat à Marc par l’étang d’Izourt

Cette étape n’a aucune difficulté particulière à part la distance, le dénivelé et l’orientation comme pour toute randonné en haute montagne dans les Pyrénées.

6 hores 30’ Llargària 17,7 km. Desnivell +366 m -1717 m

C’est une étape avec deux environnements très différents. Depuis le refuge de l’étang Fourcat à 2445m, il y a un terrain très alpin où l’on descend en zig-zag un sentier raide ou il faut être vigilant de ne pas glisser. Puis on contourne l’étang d’Izourt à 1652m pour arriver sur un sentier qui traverse une très belle forêt. On suit alors des canalisations du captage d’eau jusqu’au gîte d’étape de Marc 1040 m.

Le barrage et le drame d’Izourt

La Société Hydroélectrique des Pyrénées avait un grand projet hydroélectrique dans la région pour connecter les étangs de Gnioure, Izourt et Soulcem. À l’étang d’Izourt à 1650m d’altitude, un barrage de 46m de hauteur fut construit non sans mal! Cette retenue permettait de stocker 7,5milions de m³ d’eau.

Entre 1937 et 1940 des travaux sont réalisés avec des travailleurs locaux et étrangers, surtout des ouvriers italiens et catalans. En 1939 avec la menace de la guerre avec Allemagne, les travaux sont accélérés pour pouvoir augmenter la production d’aluminium nécessaire pour l’industrie de l’automobile et l’armement.

Pour se situer historiquement, Barcelone tombait le 26 Janvier 1930 face au dictateur Franco et plus de 550000 réfugiés migraient en France. Aussi Hitler envahi la Tchécoslovaquie le 15 Mars. Pour monter le matériel depuis Pradière à 1176m un téléphérique a était construi il continue de fonctionner aujourd’hui.

Pendant le mois de Mai 1939, une violente tempête de neige et de vent qui dura 3 jours obligea a arrêter les travaux. Le 24 Mai à 7h30, deux baraquements étaient détruits avec à l’intérieur les ouvriers. Dans ces conditions du froid extrême, les survivants se lancèrent à la recherche des victimes ensevelies. À midi de l’aide de la vallée arriva, mais les recherches furent bientôt interrompues à cause du mauvais temps et de la nuit.

Pendant les deux jours suivants, des personnes ont été sauvés mais comble de malheur une avalanche détruisit le téléphérique. Sans le téléphérique et la tempête qui continuait, le 26 ils arrêtèrent les recherches pour éviter encore plus de tragédies. Finalement le 28 une équipe de skieurs évacua les travailleurs décédés.

Cette tragédie a fait 31 morts (29 italiens qui sont enterrés au cimetière local de Vicdessos). Ces familles étaient trop pauvres pour pouvoir rapatrier les corps dans leur pays. Ces dernières années on pensait encore que la tragédie avait été causée par une avalanche, mais il est maintenant admis qu’il s’agissait de l’accumulation de neige et de vent sur les baraquements.

Photos de Antoine Specia Ass Ricordate Izourt

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